1979 : Célestin Migan & Danialou Sagbohan

Célestin Migan alias Mig-Tino est l'un des plus grand guitariste béninois des années 70's. Il rencontre Sagbohan en 1975 à travers l'orchestre de la Banque Commerciale du Bénin dans le lequel il est le guitariste soliste incontesté. Durant l'année 1979, Célestin Migan fait appel à Danialou sur l'album que voici.


Sagbohan est à la batterie et aux choeurs. A noter que Tidiani Koné, le célèbre artiste malien est au saxophone. Le titre "A Non Yi Go"" est le titre phare de ce disque, une chanson mélancolique inoubliable. Pour la petite histoire, l'enregistrement s'est fait en une prise.


Certains disent que Célestin Migan était le maitre du guitariste de Poly-Rythmo, Bernard Zoudegnon. Sur le morceau "Faut Pas Négliger" vous apprécierez la puissance et la tessiture de voix  si particulière de Sagbohan.

1979 : Danialou Sagbohan

Ce deuxième album de Sagbohan dévoile tous ses talents de compositeur et de chanteur. Cet album est auto produit et Danialou a pris la liberté de mélanger les genres et les rythmes. Le résultat est unique et propre à cette grande voix.

Face A:                         Face B:
- Mari Incapable           - Ossin
- Igaga                         - Suru
- Adjinon We


OSSIN
Il s'agit de l'importance de l'eau dans la vie. Tous les actes importants de la vie nécessitent la présence de l'eau. Que celui qui peut vivre sans l'eau se montre. En fait, il n'est pas d'acte vital sans eau. Du fœtus au vieillard, l'eau est présente à tous les stades de l'humanité.



SURU
Toi qui connais un revers de fortune, je te convie à la patience et la persévérance car l'infortune est un repère pour les vivants. Bien que je n'ai pas de richesses matérielles, or argent, à te donner, laisse-moi partager l'amertume avec toi, laisse-moi compatir, et t'offrir le seul, l'unique trésor que l'a vie m'a donné: la patience. Une leçon de toujours, suri, patience et persévérance.

1979 : Danialou Sagbohan & Kabongo Wetu

Sagbohan a enregistré ce 33 tours à la batterie avec Kabongo Wetu, instrumentiste et compositeur congolais connu pour avoir fait part du fameux orchestre "Les Bantous de la Capitale". Cet album a été enregsitré en Cote d'Ivoire sous le label de du producteur Béninois Papa Disco. A noter que Dizzy Mandjeku, guitariste congolais, fait groover cet album. Il a enregistré avec de nombreux artistes béninois tel que Stanislas Tohon.




Danialou Sagbohan & Kabongo Wetu: "Bolingo Aimé"

1978 : Danialou Sagbohan & Louis Wasson

En 1978, Sagbohan enregistre en tant que batteur avec Louis Wasson. Par la suite, il participe à de nombreux albums à la batterie ou aux percussions. Louis Wasson est un grand guitariste et arrangeur Camerounais. Cet album a été enregistré au Bénin sur le label Satel, on y retrouve aussi l'immense Ignace de Souza à la trompette et Miguelito au choeurs.





Louis Wasson & Danialou Sagbohan : ""Ma Fille Fait Attention"

1978 : Danialou Sagbohan & Orchestre La Baïana

Sagbohan a enregistré de nombreux albums en tant que percussionniste. Voici un obscure album où il est au congas. L'orchestre La Baïana est un orchestre congolais qui a enregsitré au Bénin sous le label Editions La Baïana. Les compositeurs sont Pepe Mabuse et Joli Divos. Les morceaux sont chantés par Pepe Mabuse et Steeve Ngnondo.





Orchestre La Baïana: "Welcome Olufemi & Aramide"

1978 : Danialou Sagbohan & Orchestre Poly-Rythmo

Danialou enregistre une seconde fois avec l'orchestre Poly-Rythmo et reprend son fameux titre "Cocorico". La puissance de l'orchestre met en valeur ce morceau qui fut un des grands succès de Sagbohan.
Ce morceau fait parti d'une compilation enregistré en 1978 avec de nombreux orchestres tels que les Blacks Santiago ou l'orchestre de la BCB dont Sagbohan était le leader.



Danialou Sagbohan & Poly-Rythmo: "Cocorico"

1978 : Daniel Sagbohan

Cette première auto-production de Sagbohan est monumentale. Je ne pourrais pas vous dire avec quel orchestre cet 45 tours a été enregistré mais il semble que c'est la propre formation de Sagbohan.






 
"Viva Femme Africaine"  est une chanson pas très connue du public  Béninois. Je l'aime particulièrement. Un morceau entre soukous et jazz.




"Nouwame" a d'abord été enregistrée avec l'Orchestre de la B.C.B. Danialou l'a ré-enregistrée avec un nouvel arrangement. Les deux versions sont excellentes.

1978 : Orchestre de la B.C.B. & Danialou Sagbohan

A partir de 1976, Danialou Sagbohan devient le chef d'orchestre de l'Orchestre de la Banque Commerciale du Bénin, la meilleure formation de l'époque avec celle du Poly-Rythmo. Sur ce disque nous pouvons reconnaitre aux timbales Sagbohan et son style si particulier.









"Safia", un superbe titre "chacha rock" chanté et composé par Roger Tchaou dont voici une petite bio par William Arthur (voix de la Révolution) :
Il est rare qu'un premier disque, en l'occurrence un 45 tours permette de se faire une idée du talent d'un jeune compositeur. Roger Tchaou alias Roger Baba, est bien connu de nombreux auditeurs de la "Voix de la Révolution Béninoise". Frappé de cécité dès sa prime jeunesse, mais armée d'une volonté inébranlable de réussir, Roger fait désormais partie de ces artistes dont la maturité se prolonge...

1978 : Orchestre de la B.C.B. & Danialou Sagbohan

Sublime album de 1978 par l'orchestre de la B.C.B (Banque Commerciale du Bénin) dont le chef d'orchestre était l'incontournable Danialou Sagbohan. Cet orchestre a été crée après l'instauration du pouvoir marxiste-leniniste du Général Mathieu Kerekou en 1975. A l'époque, il n'était pas facile de jouer de la musique moderne. Les militaires faisaient régulièrement des descentes dans les bars à concert. Pour canaliser ces rebelles afro-beat, le pouvoir à embaucher les plus endurcis dans la banque d'état, la Banque Commerciale du Bénin. Ainsi les artistes musiciens travaillaient dans la banque durant la journée et jouaient le soir dans l'orchestre de la B.C.B. Parmi ces artistes voici les plus célèbres: Danialou Sagbohan, Bluecky d'Almeida, Célestin Gbedjinou, Célestin Migan, Ambroise Akoha, Oscar Kidjo...Tout l'album s'écoute avec jubilation mais je retiens deux morceaux qui m'ont fait vibrer pendant des mois et des mois. Je n'arrive pas à me lasser de:

 



"NUWAME", composée et chantée par Danialou Sagbohan, que vous avez pu découvrir dans une autre version dans ce courrier. L'orchestration est ici plus simple, presque reggae, mais lorsque la voix de Sagbohan apparait, la chanson prend une dimension religieuse.




"BCB", composée et chantée par Célestin Gbedjinou, est un bijoux dans lequel on peut apprécier l'unique solo de batterie enregistré en Studio par Danialou Sagbohan. Certains diront que Sagbohan joue à la batterie comme un percussionniste, je réponds que je suis prêt à entendre tous les ces solos si parlants que ce dieu peut nous offrir...

1977 : Daniel Sagbohan

En 1977, toujours sur le label Badmos Danialou Sagbohan enregistre son premier album solo. Pour cet album Danialou, qui est à la batterie, s'entoure de musiciens a la hauteur de son talent. A la guitare, le célèbre camerounais Louis Wasson. Sandjo est à la basse et Epanda Kandja au clavier.

Face A:  Dago le Karateka - Cocorico
Face B:  Foutou Bananas - Avale




"Cocorico (le chant du coq)" est un morceau très connu au Bénin. Sagbohan l'enregistrera de nouveau avec l'orchestre Poly-Rythmo. ce morceau à des sonorités révolutionnaires (le bénin est à l'époque une république marxiste-léniniste) puisqu'il conseille aux gens de se lever à l'heure du chant du coq pour aller travailler.


"Foutou Bananas" a fait connaitre Sagbohan dans toute la Côte d'Ivoire. Comme sur son précédent disque sur Badmos, avec le titre "Acheke", Sagbohan fait référence à un fameux plat de cuisine Ivoirien, le foutou banana. Une recette faite avec des bananes plantains et du manioc. Sagbohan n'a jamais fait de reprises ou même joué en concert ce morceau qui n'apparait donc que sur cet album.

1977 : Daniel Sagbohan & les Black Santiagos

En 1977, Sagbohan enregistre ce 45 tours en Côte d'Ivoire accompagné par l'orchestre Black Santiago et édité sur le fameux label Badmos. Ce label a été crée par un producteur Nigérian  Raïmi Gbadamassi dit Badmos. Il a produit des artistes comme Les Ambassadeurs Internationaux, Ernesto Djedje, Mamadou Doumbia ou encore Poly-Rythmo.






Face A: "Acheke"
Le morceau "Acheke" rend hommage à la côte d'Ivoire, au label Badmos ainsi qu'au plat national ivoirien l' "Acheke", un poisson frit accompagné de semoule.



Face B: "Programme Changé"
"Programme Changé" est un morceau très connu au Bénin et dans le répertoire de Sagbohan. Vous reconnaitrez sur l'enregistrement de ce disque la présence d'Ignace de Souza à la trompette et sur la pochette le premier fils de Sagbohan, Gibril, qui a entamé une prometteuse carrière solo en 2010. La succession est assurée...

1976: Danialou Sagbohan & Les Astronautes

En 1975 Sagbohan enregistre son deuxième 45 tours avec l'orchestre "Les Astronautes" et sous son vrai prénom: Danialou.  Ce disque va avoir l'effet d'une bombe pour tous les orchestres béninois en particulier Poly-Rythmo.
On peut dire que ces deux titres font parti des plus prodigieux que Sagbohan est eu à enregistrer. De plus, le public ne les connais pas car ils ne sont jamais joués en concert. 




Face A: "Missi Mé"
"Missi Mé" est un superbe rythme Afro-Cubain qui dévoile une fois de plus les talents mélodiques de Sagbohan. Vous pourrez apprécier la qualité de l'orchestre "Les Astronautes". Je pense que le guitariste est Migan Céléstin, le plus grand guitariste de l'époque.



Face B: "Mi Na Gan"
Ce morceau est révolutionnaire. Sagbohan s'inspire du rythme "Kakagbo" un rythme vaudou qu'il modernise pour un faire un morceau afrobeat et jazz. Lorsque Clément Mélomé, le leader du Poly-Rythmo, entend ce titre, il crée le rythme sato, un rythme afrobeat inspiré de rythmes traditionnels béninois. 

1975: Danny Sagbohan & l'Orchestre Poly-Rythmo

En 1975, Sagbohan enregistre ses deux premières compositions sous le nom de Danny Sagbohan. Il est accompagné par l'orchestre Poly-Rythmo et pour l'anecdote, Sagbohan ne devait pas jouer à la batterie qui était assurée par le grand Léopold Yehouessi. Mais Ce dernier, exténué après une journée d'enregistrement au Nigeria, confie sa place à Sagbohan qui n'avait jamais chanté en jouant la batterie tout comme l'ingénieur du son nigérian n'avait jamais enregistré dans cette configuration.



Face A: "Gbeto Vivi"
C'est avec ce morceau que Sagbohan s'est vraiment fait connaitre au Bénin. Son style et son talent sont mis à jour. Ce disque révèle aussi la texture si particulière de sa voix. Je nous parle pas non plus de la batterie...



Face B: "La Révolution n'échouera pas"
En 1975, le Dahomey devient la république populaire du Bénin et s'installe un régime marxiste léniniste. Les artistes n'on plus le droit de quitter le pays ou de le critiquer la nouvelle politique. Sagbohan chante la révolution...

1973: Black Santiago (Compilation)

Ce 33 tours de l'orchestre Black Santiago sort en 1974 mais il regroupe les meilleurs titres du groupe. Cet album est d'anthologie, la variété des rythmes (Pachanga, Soukous, Rumba, Sega, Bolero, Son Montuno, Afrobeat, Biguine) et les talents qui les exécutent ont fait que cet orchestre était le meilleur d'Afrique de l'Ouest. Remercions son leader Ignace de Souza, son chanteur afrobeat Honore Avolonto, et son petit génie de l'époque, survolté, hanté par les rythmes de son pays, le batteur Sagbohan Danialou.




Parmi les morceaux à retenir de cette compilation, l'interprétation du titre "El Manisero", célèbre bolero enregistré à Cuba en 1930 par Antonio Machin. Danialou Sagbohan est aux choeurs et aux percussions.




Le deuxième titre "Dou Dagbe We" est un rythme afrobeat chanté par Honoré Avolonto. Parmi tous les titres du Black santiago, celui ci est facilement identifiable et illustre bien la diversité et le talent des membres du groupe.

1973 : Black Santiago (label Tropiques)


Dans la série de disques sur le label Tropiques Satel, Danialou Sagbohan enregistre avec l'orchestre Black Santiago de nombreux titres jusqu'en 1974-75. Parmi tous ces titres, je voudrais mettre l'accent sur le sublime morceau "Dovi". Une envolé highlife portée par la trompette d'Ignace de Souza mais aussi par le souffle de Sagbohan aux percussions et aux choeurs. Les paroles et la musique de ce 45 tours ont été composées par Georges Gaba.



1972: Label Black Santiago


Durant l'année 1972, l'orchestre Black Santiago enregistre aussi sur son propre label. Sur ces deux premiers 45 tours, Sagbohan est à la batterie mais aussi au chant. Il chante sur le morceau "Noudé Lé Mabou" qui est inspiré du folklore béninois et composé par Ignace de Souza. Je ne suis pas certain que ces titres folklores, sur lesquels Danialou chante, soient composés par Ignace. Ces compositions ressemblent trop à celles de Sagbohan.





Sur la première édition du label Black Santiago, Sagbohan ne chante pas mais apparait aux choeurs et de façon incantatoire sur le morceau "Deka Wowo". Un rythme highlife encore étonnant composé par Ignace de Souza. Dans tous ces enregistrements, il ne faut pas oublier de citer le talent de trompettiste ou saxophoniste d'Ignace de Souza qui apporte une bouffée d'air jazz irrésistible.




1972 : L'Orchestre Black Santiago


Durant l'année 1972, l'orchestre Black Santiago enregistre de nombreux 45 tours sur le label béninois Tropiques Satel. Danialou Sagbohan apparait comme chanteur sur plusieurs titres comme ceux qui suivent. Il faut une oreille aguerrie pour reconnaître la voix de Sagbohan qui est encore fluette mais son aura électrise tous les enregistrements.

En 1971, durant 6 mois, le Black Santiago assure la première partie de Fela Ransome Kuti au club Kacadu, à Lagos. Sagbohan est à la batterie. Fela écoute le jeune autodidacte et lui confie après le concert: "Toi, tu es dangereux".

Il reste de cette période des enregistrements funk et afrobeat redoutables tels que le morceau Paulina. Sagbohan est aux percussions et aux choeurs.




Les deux morceaux du disque sont composés par Sebastien Houedanou dit "Pacheco", autre membre singulier du Black Santiago. Mais le morceau "Gbe O Houzou" est chanté par Sagbohan et il est difficile de croire que ce n'est pas lui qui a composé tellement il a d'emprise sur l'enregistrement.




Sur cet autre disque des Black Santiago, Sagbohan chante sur le titre "Zangbeto". Ce morceau est particulier, on peut dire que c'est le premier morceau d'influence vodou. En effet les "Zangbeto" sont des masques vodou très populaires au Bénin.
Bien avant les rythmes sato du Poly-Rythmo et bien plus afrobeat que Fela, Sagbohan imprègne de jazz ce sublime morceau. "Zangbeto" est un titre  révolutionnaire, guerrier. La batterie de Sagbohan et les percussions  le rende encore plus génial.

1970 : Ignace de Souza

Ignace de Souza, auteur compositeur trompettiste, crée le rythme afrobeat avec l'orchestre Black Santiago en 1965 au Ghana. A l'époque Ignace est directeur artistique dans un grand hôtel et invite à jouer des figures telles que Fela ou Geraldo Pino. C'est avec Fela qu'il imagine un rythme moderne africain qu'ils appelleront plus tard "afrobeat".
Ignace de Souza a non seulement initié l'afrobeat mais aussi importé la musique congolaise en Afrique de l'ouest. Il est le premier à composer des morceaux soukous.
En 1970, Ignace de Souza le chantre rentre au Bénin et remanie l'orchestre Black Santiago avec des musiciens Dahoméens tels que Danialou Sagbohan, intégrer comme percussionniste et timbalero. Ignace de Souza va changer la vie de Danialou Sagbogan qui deviendra par la suite le plus populaire des black santiago.

1968 : La deuxième batterie du Dahomey

En 1968, Danialou a 17 ans et il travaille à Cotonou au centre artisanal comme céramiste. Il joue aux congas dans l'orchestre phare de l'époque, Los Commandos, dirigé par le célèbre El Rego. Los commandos était le premier orchestre du Bénin a posséder une batterie. Lorsque Sagbohan découvre cet instrument vie une catharsis. Il veut devenir batteur.
Un samedi soir, le batteur de Los Commandos s'absente. L'orchestre demande au jeune Sagbohan s'il se sent capable de le remplacer. Danialou qui n'a jamais toucher une batterie propose de jouer un rythme de James Brown. C'est la révélation, l'orchestre et le public découvrent le génie Sagbohan. Le gérant du bar, enthousiasmé par le succès de la soirée lui annonce qu'il part au Nigeria lui acheter une batterie. Danialou Sagbohan hérite d'une batterie rouge toute neuve, la deuxième batterie du Dahomey.

1966 : Congas

En 1966, Danialou Sagbohan n'a que 15 ans et écume les orchestres de musique afro-cubaine de Port-Novo. Son père qui n'est pas au courant espionne un soir son fils et découvre qu'il joue aux congas lors d'un concert de musique salsa . Son père achète discrètement son ticket d'entrée, s'approche de la scène, monte et sait son fils par le col et lui dit:
"Toi tu joues dans un orchestre qui joue la musique ou l'homme dans collé contre la femme ?!"
Son père lui colle deux gifles. Le public furieux se jette alors sur le vieux Sagbohan et le vire manu militari de la salle de concert. Danialou se relève et se remet aux congas...